Introduction
Introduction
Le deuxième chapitre vise à apprécier l’utilisation des TIC dans l’enseignement de la langue. L’accent sera mis sur les bonnes conditions d’une intégration pédagogique réussie de ces technologies dans le domaine de l’enseignement. Nous nous intéressons également aux différents apports pédagogiques des TIC à l’apprentissage d’une langue étrangère. La notion d’intégration n’a pas vraiment été interrogée par les chercheurs par rapport à celle de l’innovation, parce qu’elle est considérée comme étant l’intégration réussie d’un outil, d’une ressource numérique ou d’un dispositif médiatisé dans une pratique pédagogique. L’accent est actuellement mis sur ce terme d’intégration largement privilégié par la communauté enseignante. C’est pourquoi ; nous emploierons l’item TIC pour parler des différents aspects de l’apprentissage médiatisé. Pour le Petit Robert, la notion d’intégration est abordée selon des visions diverses : psychologique, physiologique et philosophique. En faisant appel à ces différentes perspectives pour définir l’intégration, on peut dire que cette dernière se réfère principalement au :
processus par lequel un système humain, que celui-ci soit envisagé au niveau psychologique de l’individu ou au niveau collectif d’un groupe donné, se modifie en partie en incorporant un élément exogène et acquiert un nouveau équilibre en assurant une interdépendance et une cohérence entre les parties qui le composent et le nouvel élément (Guichon, 2012, 15).
Selon le même auteur, ce nouvel élément peut être considéré comme un « corps étranger » qui engendre généralement certaines peurs irraisonnées ou une réticence avant qu’il ait une habitude. Considéré ainsi, l’introduction d’un élément technologique nouveau dans les activités pédagogiques ne mérite le nom d’intégration que si certaines conditions se présentent. Guichon les énumère ainsi :
1- une utilisation prolongée : toute intégration de nouveaux moyens technologiques nécessite le temps nécessaire pour que les enseignants se préparent à leurs usages pédagogiques.
2- la négociation de changements, résultant de l’introduction de la nouveauté par l’enseignant ou l’ensemble des enseignants.
3- la perception d’un gain pédagogique par tous les partenaires, c'est-à-dire, l’enseignant et les autres personnes impliquées dans la situation éducative (apprenants, parents, inspecteurs et formateurs).
Dans le cas de notre pays, les réformes qui se font depuis quelques années prêtent une attention particulière à ce projet. Par conséquent, l’élaboration d’une stratégie spécifique à l’application des TIC dans l’enseignement demeure indispensable.
1- Définir les TIC à partir de leur utilisation
Les TIC introduites, comme les autres nouveautés, en situation de travail mais se distinguent d’elles pour trois raisons. En effet, selon Pascal Schweitzer, les TIC sont d’abord présentes et utilisées dans la vie privée des individus avant qu’elles ne soient introduites dans leur milieu professionnel. En effet, comme nous le voyons dans notre vie quotidienne, les nouvelles technologies servent à la distraction et à la communication. Ā cela Schweitzer ajoute que :
Les TIC génèrent immanquablement des discours valorisant fortement leurs potentialités et vantant la modernité et l’innovation qu’elles sont censées provoquer. Enfin, elles sont sujettes à des évolutions constantes et rapides et nécessitent donc que les utilisateurs adaptent sans cesse leurs pratiques. Le caractère évolutif des technologies peut d’ailleurs expliquer le manque d’allant des enseignants à investir du temps dans la maîtrise d’un outil qui, à peine acquise, doit être recyclée dans un nouvel outil plus puissant et différent. (Schweitzer, 2013 :13)
Le souci financier s’impose à son tour. En effet, les établissements et les institutions sont confrontés, selon Kennedy & Levy(2009) à des mises à jour coûteuses des logiciels et du matériel même s’il s’agit parfois d’utilisations pédagogique.
Les TIC, considérées comme des objets envahissants chargés de valeurs et de fantasmes, sont difficiles à circonscrire. C’est pourquoi certains spécialistes préfèrent s’appuyer sur leurs caractéristiques, plutôt techniques, pour les définir. Pour ces derniers ce sont : « un ensemble de technologies fondées sur l’informatique, la microélectronique, les télécommunications (notamment les réseaux), le multimédia et l’audiovisuel » (Basque, 2005 : 34). Une fois ces éléments connectés, ils permettent de : « rechercher, de stocker, de traiter et de transmettre des informations » sous forme de données de divers types (texte, son, images fixes, images vidéo, etc.) » (Basque, 2005 : 34) .. D’autres choisissent de partir des caractéristiques sociales des TIC analysant les utilisations qu’elles permettent.
Dans le domaine de l’enseignement / Apprentissage des langues, on pourra, selon (Guichon, 2012 :43), distinguer différents types de technologies:
1- les technologies de gestion de la classe, par exemple les tableurs pour compiler les notes, et de documentation (trouver des documents et des supports en vue de préparer les cours sur la Toile ou trouver des définitions avec des dictionnaires en ligne). Ces technologies sont principalement utilisées en amont et en aval de l’intégration pédagogique ;
2- les technologies de diffusion : grâces auxquelles, l’enseignant peut aider ses apprenants à accéder à la langue étrangère (l’input) pendant l’interaction pédagogique. Dans ce cas par exemple, des sites en ligne, le vidéo projecteur, et le tableau interactif sont utilisés pour faciliter l’accès à la langue étrangère authentique ;
3- les technologies de création qui aident les enseignants à éditer des supports et des documents tels que les logiciels d’édition de son, de l’image, de la vidéo et du texte, aussi à organiser et à créer des activités autocorrectives en ligne. Ainsi, à titre d’exemple, le logiciel Hot Potatoesa été très utilisé pour proposer des exercices en ligne ;
4- les technologies de communication médiatisée par ordinateur qui aident les apprenants à manipuler l’input eux-mêmes et de produire en langue étrangère. Pensons par exemple à la messagerie électronique ainsi qu’aux les forums de discussion ;
5- moins établies que les applications citées ci-dessus, les applications connues sous le nom du Web 2.0 favorisent la participation des apprenants et permettent des collaborations et des interactions entre eux. Dans ce cas, il s’agit ce des technologies issues des groupes et réseaux sociaux comme les blogs, wikis, You Tube..etc.
Le tableau suivant résume les différents types des TIC selon leurs fonctions.
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Fonction de la technologie |
Exemples |
Contrôle exercé par |
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1. Gérer la classe et préparer le cour |
Logiciel de suivi des élèves, sites Internet |
L’enseignant |
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2. Diffuser |
TBI/le vidéo-projecteur |
L’enseignant, parfois l’apprenant |
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3. Créer et éditer les ressources |
Logiciel d’édition, exerciseurs |
L’enseignant, parfois l’apprenant |
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4. Communiquer en ligne |
Messagerie électronique |
L’apprenant |
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5. Collaborer et interagir en ligne |
Visioconférence
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L’apprenant, parfois l’enseignant |
Tableau 1 : Typologie des TIC selon leur fonction (Guichon ,2012 : 44)
TD 04
Pour chaque type, donner des exemples précis