1- Le multimédia
La révolution industrielle du numérique a donné naissance à une « révolution multimédia » (Alberganti 1996). Dans cette première partie, nous essayons de cerner les caractéristiques du multimédia et de comprendre le ou les rôles qu’il peut jouer dans l’apprentissage des langues. C’est la raison pour laquelle, il serait préférable de le situer par rapport aux technologies précédentes notamment celles qui avaient recours à l’image, qu’il s’agisse d’audiovisuel au sens le plus didactique, d’émissions télévisées ou de vidéo. Beaucoup de spécialistes jugent important de reconnaître l’apport des autres médias, comme Thierry Lancien. Ce dernier nous donne une définition selon le GAME (Groupe audiovisuel et multimédia de l’édition : « Œuvre qui comporte sur un même support un ou plusieurs des éléments suivant : texte, son, images fixes, images animées, programmes informatiques et dont la structure et l’accès sont régis par un logiciel permettant l’interactivité ». (Lancien, 1998: 7).
Parmi les composantes essentielles du multimédia, nous relevons l’image. Cette dernière qu’elle soit fixe ou animée joue un rôle important dans la compréhension. L’image fixe, présente dans les dictionnaires, les encyclopédies et les cédéroms pour apprendre les langues facilite l’assimilation de mots écrits ou prononcés, et à travers les images situationnelles la compréhension de tout un énoncé. Avec le multimédia, nous assistons à :
des agencements qui sont proposés ou encore de l’interactivité rendue possible par le programme. Entre son et image, plusieurs mots ou énoncés peuvent être proposés, tandis que l’utilisateur d’un cédérom doit choisir l’énoncé qui correspond à l’image, et ce à des fins de compréhension ou d’évaluation. (Lancien, 1998 :8 ).
Il est à noter qu’aujourd’hui, nous assistons à des applications et didacticiels beaucoup plus sophistiqués vu la concurrence enregistrée dans le marché numérique. Tout comme l’image fixe, l’image mobile est importante dans l’environnement multimédia. L’image mobile, dans les méthodes télévisées ou dans le document vidéo, a toujours été associée au texte, à l’mage et au son. Pour Lancien :
La « multicanalité », c'est-à-dire l’agencement d’images mobiles et /ou fixes, de son et d’écrit, on note que les méthodes télévisées de langue cherchent à l’optimaliser. Rappelons qu’en didactique des langues, les méthodes audiovisuelles pariaient sur la complémentarité des différents canaux pour faciliter l’acquisition. (Lancien, 1998: 9)
Le magnétoscope et les documents vidéo ont été exploités de façon importante dans les approches communicatives. Pour le magnétoscope la communication est moins unidirectionnelle qu’à travers la télévision, car celui qui utilise un document vidéo contrôle l’image et peut l’arrêter, repasse une partie, revenir en arrière. En plus des méthodes télévisées et les méthodes vidéo, on assiste dans les années soixante à l’apparition de la notion de multimédia appliquée. Concernant les supports, ils étaient différents :
Dans la mouvance des travaux du Conseil Européen, on emploie l’adjectif multi-média pour désigner des ensembles destinés à l’apprentissage et qui articulent trois supports différents. Lorsqu’il s’agit de médias dits de masse, ces ensembles proposent des émissions de télévision parallèlement à des émissions radio et des documents dans la presse. (Lancien, 1998: 11).
Nous pouvons dire, qu’aujourd’hui, les utilisateurs ont la possibilité de choisir parmi les différents médias qui présentent des spécificités de plus en plus remarquables.